Portrait de pensionnaire : Michele Morselli

Michele Morselli, photographié par Léo Savigny, 26 septembre 2023

Docteur en Langues, littératures et cultures modernes (Université de Bologne, 2021), chercheur invité au CELLF de Sorbonne Université (2018-2019) et au Rirra21 de l’Université Paul-Valéry de Montpellier (2019), Michele Morselli poursuit actuellement des recherches au carrefour entre l’histoire et la théorie de la littérature, travaillant tant sur les poétiques romanesques au tournant des Lumières que sur la théorie des genres narratifs et de leur réception.

Sa résidence à la bibliothèque Marmottan est pour lui l’occasion d’étudier plus particulièrement l’imaginaire napoléonien dans les romans de la Restauration.

Parallèlement à ses activités de chercheurs, Michele Morselli enseigne la littérature française dans plusieurs universités d’Italie : à Bologne, Naples, Trieste, Macerata ou encore Parme.


Quelques-unes de ses publications :

Outre un numéro consacré au roman policier dans la littérature européenne (Le Roman policier : lire et écrire l’enquête en Europe, Rilune, n° 14), qu’il a dirigé en 2020, Michele Morselli a publié plusieurs articles, parmi lesquels on peut citer :

  • « Perdus entre Ancien Régime et Restauration. Revenants et légende napoléonienne du Centenaire au Colonel Chabert de Balzac », Cahiers ERTA , vol. 33-34, Perdre/Se perdre, 2023.
  • « La folie révolutionnaire face au récit frénétique : Irving, Borel, Dumas et un jeune homme allemand à Paris sous la Terreur » , dans Stéphanie Genand (éd.), Orages, n° 21, Temps insensés, 2023.
  • « “On n’a personne qui nous représente” : simboli e voci delle banlieues nei Misérables di Ladj Ly », dans Sabrina Fusari, Barbara Ivancic et Caterina Mauri (dir.), Diversità e inclusione. Quandole parole sono importanti, Milano, Meltemi, 2022, p. 169-188. 
  • « L’altro Lecoq : indagine e monarchia nei Mémoires di J. Peuchet (1838) », dans Gabriella Elina Imposti et Maurizio Ascar (dir.), Quaderni del Dottorato in Lingue, Letterature e Culture Moderne, n° 1, « Letterature e altri mondi : generi, politica, società », 2022, p. 97-112.

Liste des acquisitions (septembre 2023)

H I S T O I R E    D E    L ‘ A R T

Architecture

Stéphane Boudin-Lestienne, Paul Tissier, l’architecte des fêtes des Années folles, Paris, Norma, 2022, 255 p.

Claire Ollagnier, Alexia Lebeurre, François-Joseph Bélanger, artiste architecte (1744-1818), Paris, Éditions Picard, 2021, 256 p.

Frances Sands, Architectural Drawings. Hidden Masterpieces of Sir John Soane’s Museum, Londres, Pavilion Books, 2021, 158 p.

Peinture et arts graphiques

Collectif, Mondrian figuratif, cat. expo., Paris, musée Marmottan Monet, sept. 2019-janv. 2020, Vanves/Paris, Hazan/Musée Marmottan Monet, 2019, 167 p.

Collectif, Citoyens du monde. Noirs et Orientaux de Géricault, Paris, Lienart, 2020, 256 p.

Collectif, Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870, Londres, Paul Holberton, 2020, 256 p.

Collectif, Dessiner pour Napoléon, Paris, Michel Lafon, 2021, 213 p.

Collectif, L’heure bleue de Peder Severin Krøyer, cat. expo., Paris, Musée Marmottan Monet, janv.-juil. 2021, Vanves/Paris, Hazan/Musée Marmottan Monet, 2021, 223 p.

Collectif, Louis Boulanger (1806-1867), peintre rêveur, Paris, Paris Musées/Maison de Victor Hugo, 2022, 173 p.

Collectif, Le voyage en Italie de Louis Gauffier, Gand/Montpellier, Snoeck/Musée Fabre, 2022, 408 p.

Laura Angelucci, L’album Meuricoffre, Roma Officina Libraria, 2022, 102 p.

Christophe Baker, Andreas Beyer, Pierre Curie, Füssli, entre rêve et fantastique, Bruxelles, Fonds Mercator, 2022, 194 p.

Émilie Beck Saiello, Laurent Châtel, Élisabeth Martichou, dir., Écrire et peindre le paysage en France et en Angleterre (1750-1850), actes du colloque de Cerisy, 14-17 juin 2016, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, 314 p.

Jérôme Descamps, Henry de Groux, le front de l’étrange, cat. expo., Rodez, musée Fenaille, juin-nov. 2015, Paris/Rodez, Lienart/Musée Fenaille, 2015, 110 p.

Rébecca Duffeix, Alexandre-Évariste Fragonard, 1780-1850, Fragonard-fils, Paris, Arthena, 2022, 519 p.

Nicole Garnier, Mathieu Deldicque, dir., Ingres, l’artiste et ses princes, Chantilly/Paris, Château de Chantilly/In Fine éditions d’art, 2023, 176 p.

Edmond Jaloux, Johann-Heinrich Füssli, Paris, Éditions de Paris-Max Chaleil, 2022, 110 p.

Marianne Mathieu, dir., Julie Manet. La mémoire impressionniste, cat. expo., Paris, musée Marmottan Monet, oct. 2021-mars 2022, Vanves/Paris, Hazan/Musée Marmottan Monet, 2021, 319 p.

Marianne Mathieu, Michael Philipp, dir., Face au soleil. Un astre dans les arts, cat. expo., Paris, musée Marmottan Monet, sept. 2022-janv. 2023, Potsdam, Museum Barberini, fév-juin 2023, Vanves/Paris, Hazan/Musée Marmottan Monet, 2022, 239 p.

Patrick Mauriès, dir., Néo-romantiques, un album, cat. expo., Paris, musée Marmottan Monet, mars-juin 2023, Paris, Presses de Serendip, 2023, 109 p.

Marie-Pierre Salé, Girodet, Imitations d’Anacréon, Rome, Officina Libraria, 2021, 2 vol.

Juliette Trey, Livre à dessiner de Pierre-Henri de Valenciennes, Rome, Officina Libraria, 2019, 192 p.

Sculpture

Collectif, Daumier, lithographe et sculpteur, cat. expo., Paris, musée Marmottan, nov. 1989-fév. 1990, Paris, Musée Marmottan, 1989, 55 p.

Thérèse Burollet, Albert Bartholomé, 1848-1928, Paris, Arthena, 2017, 357 p.

Anne Pingeot, dir. La Sculpture française au XIXe siècle, cat. expo., Paris, Galeries nationales du Grand Palais, avr.-juil. 1986, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1985, 471 p. 

Arts décoratifs et ameublement

Collectif, Architecture, ameublement et étiquette dans les palais de Napoléon et de sa famille. Disposition et patrimonialisation, actes du colloque sur les demeures de Napoléon, Milan, SilvanaEditoriale, 2022, 176 p.

Aleth Tisseau des Escotais, Le Garde-Meuble sous la Révolution et l’Empire, Paris, CTHS, 2020, 276 p.

Jardins

Marie-Hélène Bénetière, Jardin. Vocabulaire typologique et technique, Paris, Éditions du patrimoine, 2017, 432 p.

Pierre-André Lablaude, Colette Di Matteo Lablaude, Les jardins historiques. Théories et pratiques de leur restauration, Paris, Hermann, 2022, 264 p.

L I T T É R A T U R E

Pierre Barbéris, Aux sources de Balzac. Les romans de jeunesse, Paris, Les bibliophiles de l’originale, 1965, 453 p.

Fabienne Bercegol, Stéphanie Genand et Florence Lotterie, dir., Une période sans nom : les années 1780-1820 et la fabrique de l’histoire littéraire, Paris, Classiques Garnier, 2016, 452 p.

Fabienne Bercegol, Pierre Glaudes, Jean-Marie Roulin, dir., Chateaubriand. Nouvelles perspectives critiques, actes du colloque organisé du 5 au 6 juin 2018 à la Fondation Singer-Polignac, Paris, Classiques Garnier, 2020, 281 p.

Sophie Lefay, L’éloquence des pierres. Usages littéraires de l’inscription au XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2015, 359 p.

Sandy Petrey, Realism and Revolution. Balzac, Stendhal, Zola and the Performances of the History, Ithaca/Londres, Cornell University Press, 1988, 224 p.

Jean-Marie Roulin, Éric Bordas, dir., Benjamin Constant, l’esprit d’une œuvre, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2018, 226 p.

Sigbrit Swahn, Balzac et le merveilleux. Étude du roman balzacien, 1822-1832, Lund, Lund University Press, 1991, 148 p.

H I S T O I R E

Napoléon

Collectif, Sur les traces de Napoléon à Sainte-Hélène. Les lieux de l’exil aujourd’hui / In Napoleon’s Footsteps on Saint-Helena. The Places of Exiles Today, Sainte-Hélène, Longwood House, Saint-Helena Napoleonic Heritage, 2015, 72 p.

Collectif, Le bivouac de l’empereur, Saint-Cloud, Soteca, 2019, 66 p.

Collectif, Voyage dans le Premier Empire avec Napoléon, Paris/Hem, Réunion des musées nationaux/Minus éditions, 2020, 46 p.

Maria Pia Donato Les archives du monde. Quand Napoléon confisqua l’histoire, Paris, PUF, 2020, 276 p.

Collectif, Napoléon à Versailles, le guide officiel, Paris, Éditions de la RMN, 2021, 128 p.

Jacques-Olivier Boudon, Napoléon, le dernier Romain, Paris, Les Belles Lettres,  2021, 168 p.

Jacques-Olivier Boudon, Ils voulaient tuer Napoléon. Attentats, conspirations et complots, Paris, Tallandier, 2022, 336 p.

Dimitri Casali, Marin Menzin, La France napoléonienne, Napoléon Ier et Napoléon III, Paris, Albin Michel, 2021, 272 p.

David Chanteranne, Napoléon, empereur de l’île d’Aix, Paris, Éditions du Trésor, 2021, 64 p.

Jean-Michel Derex, Clément Masson, La véritable histoire de Vizir, le cheval de Napoléon, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2023, 32 p.

Alain Frerejean, Napoléon face à la mort, Paris, Éditions de l’Archipel, 2021, 300 p.

Alain Goldcher, Au chevet des Bonaparte. De quoi sont-ils morts ?, Saint-Cloud, Soteca, 2020, 298 p.

Stéphane Hardy, Bonaparte à Auxonne, souvenir de jeunesse 1788-1791, Saint-Cloud, Soteca, 2022, 300 p.

Elikya Kandot, Regard sur… Napoléon et la caricature, Lille, Invenit, 2018, 48 p.

Thierry Lentz, Napoléon. Dictionnaire historique, Paris, Perrin, 2020, 1040 p.

Thierry Lentz, François Lagrange, dir., Le plus puissant souffle de vie. La mort de Napoléon, 1821-2021, Paris, CNRS Éditions, 2021, 301 p.

Paul Marmottan, Napoleons Einzug in Venedig 1807. Seine Villa in Stra und seine Residenz in Venedig, Bonn, Bonner Verlags-Comptoir, 2021, 68 p.

Laurent Moisson, Napoléon, Hannibal… Ce qu’ils auraient fait du digital. Les Grands Hommes face aux grands changements, Paris, Les Belles Lettres, 2016, 176 p.

Marie-Paule Raffaelli-Pasquini, Napoléon et Jésus, Paris, Éditions du Cerf, 2021, 272 p.

Patricia Sorel, Napoléon et le livre, La censure sous le Consulat et l’Empire (1799-1815), Rennes, PUR, 2020, 192 p.

Alexandre Dimitri Vidal, Histoire vivante napoléonienne, étude des reconstituteurs, Paris, L’Harmattan, 2020, 206 p.

Napoléon III

Nicolas Personne, Napoléon III à Fontainebleau, Montacher-Villegardin, Le Charmoiset, 2022, 208 p.

Biographies/Monographies

Collectif, L’archéologue, le peintre et l’écrivain : Millin, Catel et Custine au royaume de Naples en 1812, Châtenay-Malabry/Paris, Maison de Chateaubriand/Lienart, 2021, 143 p.

Cécile Berly, Louise Élisabeth Vigée Le Brun. Peindre et écrire Marie-Antoinette et son temps, Paris, Artlys, 2015, 187 p.

Fabrice Biasino, Alexandra Delabie, dir., Marat assassiné, Paris, Mare et Martin, 2022, 44 p.

Antoine Boulant, Robespierre. La vertu et la terreur, Paris, Perrin, 2022, 256 p.

Jean-Claude Caron, Les Deux Vies du général Foy (1775-1825), guerrier et législateur, Seyssel, Champ Vallon, 2014, 384 p.

Thérèse Charles-Vallin, Les Chénier, Paris, Éditions de la Bisquine, 2022, 262 p.

Hervé Deguines, Le général Bertrand, grand maréchal du palais et compagnon de Napoléon pour l’éternité, Saint-Cloud, Soteca, 2019, 213 p.

Edward Duyker, Dumont d’Urville, l’homme et la mer, Paris, CTHS, 2021, 600 p.

Jean-Jacques Greteau, Jean-Pierre-Louis, marquis de Fontanes, La Crèche, Geste éditions, 2021, 374 p.

Jean-Paul Huet, Pierre Cambronne, général d’Empire, 1770-1842, Tours, Sutton éditions, 2018, 188 p.

Francine de Martinoir, Madame Swetchine ou le Ciel d’ici, Paris, Éditions du Cerf, 2011, 192 p.

Marie-Pierre Rey, Le premier des chefs. L’exceptionnel destin d’Antonin Carême, Paris, Flammarion, 2021, 321-92 p.-[8] f. de pl.

Vincent Rondot, dir., Champollion, la voie des hiéroglyphes, cat. expo., Lens, musée du Louvre-Lens, sept. 2022-janv. 2023, Lens/Paris, Louvre-Lens/Éditions El Viso, 2022, 398 p.

Sources éditées

Scarlett Beauvalet-Boutouyrie, Isabelle Chave, Marion Trévisi, Destins croisés de deux familles nobles de l’Ancien Régime à l’Empire. Lettres d’Auguste d’Estourmel, Charles de Beauclerc et leurs familles (1784-1816), Limoges, PULIM, 2015, 1344 p.

Christian Benoit, Antoine Champeaux, Un artilleur de marine sous l’Empire. Les souvenirs de Pierre-François Le Maire (1790-1848), Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2022, 240 p.

Pierre Gallet, Bythis ou l’élève de l’Africain, éd. Jean-Charles Benzaken, Paris, SPM, 2022, 239 p.

Jacques-Joseph de Naylies, Mémoires d’un dragon de l’Empire. De la paix de Tilsit à la Restauration, 1807-1816, Paris, SPM, 2020, 350 p.

Jacques-Joseph de Naylies, Mémoires d’un garde du roi. Quatorze ans dans la Maison du roi, 1816-1830. Le citoyen légitimiste, 1830-1874,Paris, SPM, 2022, 454 p.

Histoire militaire

Collectif, 100 Trésors des bibliothèques militaires, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2019, 379 p.

Gérald Arboit, Napoléon et le renseignement, Paris, Perrin, 2022, 540 p.

Christophe Bourachot, En campagne avec Napoléon – 1813. Récits et témoignages, Paris, Éditions Pierre de Taillac, 2013, 430 p.

Walter Bruyère-Ostells, Benoît Pouget, Michel Signoli, Des chairs et des larmes, combattre, souffrir, mourir dans les guerres de la révolution et de l’Empire, 1792-1815, Aix-en-Provence, PUP, 2020, 272 p.

Walter Bruyère-Ostells, Les maréchaux d’Empire, les paladins de Napoléon, Paris, Perrin, 2021, 384 p.

Thierry Lentz, Jean Lopez, dir., Les mythes de la grande armée, Paris, Perrin, 2022, 448 p.

Jean Ondry, Sabres français de la Restauration, 1814-1830,Chaumont, Crépin-Leblond éditions, 2018, 198 p.

Jean Ondry, Sabres français, 1830-1870. Du coq à l’aigle. Chaumont, Crépin-Leblond éditions, 2019-2021, 2 vol.

Histoire administrative

Antonino De Francesco, L’Italie de Bonaparte. Politique, construction de l’État et nation dans la péninsule en révolution (1796-1821), Seyssel, Champ Vallon, 2022, 288 p.

Pierre-Marie Delpu, Igor Moullier, Mélanie Traversier, Le royaume de Naples à l’heure française. Revisiter l’histoire du decennio francese (1806-1815), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2018, 482 p.

Histoire politique

Collectif, Parisiennes citoyennes ! Engagements pour l’émancipation des femmes (1789-2000), Paris, Paris Musées, 2022, 464 p.

Stéphane Bégaud, Marc Belissa, Joseph Visser, Aux origines d’une alliance improbable, le réseau consulaire français aux États-Unis, 1776-1815, Bruxelles/Paris, Peter Lang/Ministère des Affaires étrangères, 2005, 302 p.

Emmanuel Fureix, La France des larmes, deuils politiques à l’âge romantique (1814-1840), Seyssel, Champ Vallon, 2009, 512 p.

David Todd, Un empire de velours. L’impérialisme informel français au XIXe siècle, Paris, La Découverte, 2022, 500 p.

Histoire sociale

Jean-Luc Chappey, Ordres et désordres biographiques. Dictionnaires, listes de noms, réputation des Lumières à Wikipédia, Seyssel, Champ Vallon, 2013, 400 p.

Annie Charon, Bruno Delmas, Armelle Le Goff, dir., La France et les Français en Russie, Nouvelles sources et approches (1815-1917), Paris, École nationale des chartes, 2011, 632 p.

Philippe Delorme, Fêtes et cérémonies à Versailles, Saint-Cloud, Soteca, 2021, 98 p.

Histoire des villes

Philippe de Carbonnières, Paris sous la Révolution et l’Empire, Paris, Éditions Parigramme, 2015, 136 p.

Île-de-France, un autre patrimoine, Lyon, Lieux dits éditions, 2020, 272 p.

Julie Faure, En scène. Lieux de spectacle en Île-de-France, 1910-1940, Lyon, Lieux dits éditions, 2021, 272 p.

Ruth Fiori, Gilles Fiori, Paris déplacé, du XVIIIe siècle à nos jours (architecture, fontaines, statues, décors), Paris, Éditions Parigramme, 2012, 280 p.

Varia

Collectif, Un salon de thé pour l’impératrice Eugénie, cat. expo., Compiègne, musée national du Palais de Compiègne, octobre 2012-janvier 2013, Paris, Réunion des musées nationaux, 2012, 79 p.

Collectif, Un bretteur au service du patrimoine. Mélanges pour Jean-Michel Leniaud, Paris, Mare et Martin, 2020, 880 p.

Martin Augereau, Le meurtre de Jean-Pierre Ramel, 15 août 1815. Histoire d’une affaire énigmatique, Toulouse, Amis des Archives de la Haute Garonne, 2021, 66 p.

Hélène Vassal, Sophie Daynes-Diallo, Sophie Soupou, Manuel de régie des œuvres, savoir gérer, conserver et exposer les collections patrimoniales, Paris, La Documentation française, 2022, 686 p.

Louis Le Masson, François Masson : deux frères architecte et sculpteur, d’Yvonne de Guillebon-Le Masson

Parmi ses sculptures, la bibliothèque Marmottan possède un buste de Jean-Étienne-Marie Portalis (1746-1807), l’un des principaux rédacteur du code civil. En habit de conseiller d’État, l’avocat et philosophe du droit, qui fut également ministre des Cultes sous l’Empire, est représenté avec sa plaque de grand aigle de la Légion d’honneur, probablement peu après l’avoir obtenue le 2 février 18051. Ce beau bronze est signé François Masson, un nom qui reste méconnu mais dont on peut raisonnablement espérer qu’il cesse de l’être, maintenant qu’est publiée l’étude d’Yvonne de Guillebon-Le Masson sur le sculpteur mais aussi sur son frère, l’ingénieur et architecte Louis Le Masson2.

François Masson, Buste de Jean-Etienne Marie Portalis, bronze, h. : 72 cm, Boulogne-Billancourt, bibliothèque Marmottan, inv. 1970-463, photographie : Giraudon, 1969

Abondamment illustré et soigneusement documenté, l’ouvrage, qui s’appuie en partie sur les recherches menées dans les années 1920-1930 par Bernard Masson, arrière-petit-fils de Louis Le Masson, se présente comme une double monographie, abordant d’abord la carrière de l’aîné architecte, puis celle du cadet sculpteur, qui a droit au catalogue raisonné de son œuvre. Trois essais viennent compléter cette somme. Le premier, écrit en collaboration avec John Whitehead, l’un des plus grands marchands de porcelaine de Sèvres du XVIIIe siècle et l’auteur d’ouvrages de référence sur la manufacture française, est consacré au service Arabesque dessiné par Louis Le Masson. Le deuxième, rédigé par Renaud Serrette, inspecteur des collections au Mobilier national, s’intéresse au poste d’adjudant-commandant qu’occupa l’ingénieur-architecte à la fin de sa vie au domaine royal de Rambouillet. Le troisième, enfin, de Lionel Arsac, conservateur du patrimoine au département des sculptures du château de Versailles, revient de manière synthétique et complète sur l’art de François Masson.

Louis Le Masson

C’est sous le règne de Louis XV que les deux frères voient le jour à La Vieille-Lyre, dans le département de l’Eure : Louis naît le 6 septembre 1743 et François le 23 décembre 1745. La famille3 est très modeste, le père travaillant à la forge de Trisay, mais comme celle-ci dépend de l’abbaye bénédictine de la ville, les garçons peuvent bénéficier d’une bonne instruction. L’un des moines, Dom J. B. Miserey, auteur des plans de l’abbaye, repère en effet leurs talents pour le dessin et décide de leur enseigner les rudiments, avant de les adresser à des professeurs grâce au soutien du maréchal Victor de Broglie et de son frère Charles, évêque de Noyon (Oise).

Louis Le Masson, frise pour le service Arabesque, 7 x 14,5 cm, Sèvres, Manufacture et musées nationaux, © Sèvres – Manufacture et musée nationaux, RMN-Grand Palais / Le Studio Numérique ; permalien : https://www.photo.rmn.fr/archive/12-542428-2C6NU08UF907.html

Protecteurs et mécènes, les de Broglie vont jouer un rôle très important durant toute la première partie de la carrière des frères Masson. En le recommandant, le maréchal permet à l’aîné d’entrer le 21 février 1770, à l’âge de 27 ans, à l’École royale des ponts et chaussées. Louis y est l’élève de Jean-Rodolphe Perronet, qui relève rapidement son intelligence et son application, notant qu’il « dessine très bien la figure et l’ornement [et] lève bien l’architecture »4. En 1774, il remporte un premier prix pour le dessin du pont de Saumur (conçu par Louis-Alexandre de Cessart) qu’il réalise sur place avant de le recopier à l’école. Lauréat de plusieurs concours, devenu ingénieur le 1er janvier 1776 et prenant part à l’édification de plusieurs ponts ou les réalisant lui-même (à Dinant, à Aumale ou encore dans la vallée de Vascœuil), Louis Le Masson prolonge ses brillantes études en Italie, aux frais du gouvernement.

Il y dessine en 1779 « d’après nature sur un développement de quinze pieds la vue générale de Rome5, de ses belles campagnes terminées par les Apennins et la mer », « faite d’une même station en quinze sections ou angles optiques en tournant autour de moi quinze fois, prise de dessus la terrasse de Saint-Pierre du Mont [mont Janicule] »6. Cette œuvre fait de lui un pionnier. Yvonne de Guillebon-Le Masson l’assure : « Cette vue devrait permettre à la France de revendiquer l’invention du panorama, dont les brevets ont été déposés une quinzaine d’années plus tard par M. Fulton »7. Jamais jusqu’alors, en effet, un artiste n’avait réalisé une vue aussi complète, à 360 ° ; la multiplication des points de perspective est novatrice, tout comme l’existence d’un premier plan avec personnages qui deviendra l’une des constantes du genre au XIXe siècle. En 17878, le dessin sera demandé, au nom du roi, afin qu’il soit peint par Hubert Robert dans l’une des rotondes de la Laiterie de Rambouillet, mais la Révolution fera avorter le projet.

Louis Le Masson, palais abbatial de Royaumont, 1783-1788, © Wikimedia Commons cc-by-3.0

À son retour en France en 1780, Le Masson continue à réaliser des travaux de génie civil qui participent à l’évolution du territoire et à son aménagement : entretien des routes, construction de ponts et de viaducs, supervision des travaux des ports (Rouen, Le Havre, Fécamp, Dieppe)… En parallèle, recommandé par le duc de Sérent, il enseigne l’architecture civile et militaire aux jeunes ducs d’Angoulême et de Berry.

En 1782, l’abbé de Ballivières, commendataire de l’abbaye de Royaumont et proche de Marie-Antoinette comme des encyclopédistes, lui demande de dresser les plans d’une nouvelle maison abbatiale qui soit plus confortable et plus digne du rang de ses prestigieux invités. Les travaux, qui s’étendent de 1783 à 1788, engloutissent tous ses revenus et donnent naissance à un très beau palais. Construit sur un plan carré en pierres de Saint-Maximin, l’édifice présente sur quatre niveaux de sobres mais élégantes façades aux ouvertures variées et coupées par un bandeau qui délimite l’étage noble selon le nombre d’or. L’abbé de Ballivières n’aura cependant pas le plaisir d’habiter sa luxueuse maison, préférant fuir la Révolution et émigrer à l’étranger.

Le grand chantier suivant est consacré à l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie, que le curé Pierre Hébert a l’intention de restaurer et d’agrandir. Choisi, Louis Le Masson propose un plan de forme elliptique, possiblement emprunté à Serlio, ainsi qu’une technique de construction qui s’inspire naturellement du Panthéon d’Agrippa à Rome – l’idée de l’église-temple étant toutefois dans l’air du temps, comme en témoignent le Panthéon de Jacques-Germain Soufflot ou la chapelle de l’hôpital civil de Versailles de Charles François d’Arnaudin. Les travaux débutent en 1790 mais sont interrompus peu avant la fin, en 1793, avec la destitution de l’architecte, devenu suspect pour ses services auprès des princes. Pour éviter l’arrestation, Louis part précipitamment se cacher dans sa ville natale, à La Vieille-Lyre, sans avoir le temps de mettre à l’abri sa femme et ses enfants – emprisonnés, ceux-ci ne devront leur salut qu’à l’intervention de son frère François9.

Louis Le Masson, église Saint-Pierre-Saint-Paul, Courbevoie, 1790-1793, achevée vers 1868, © Wikimedia Commons cc-by-3.0

Passé les troubles révolutionnaires, l’avènement de Napoléon l’éloigne des premiers postes, mais il ne sombre pas pour autant dans l’oubli, puisqu’il occupe durant dix-huit ans le poste d’ingénieur en chef dans le département de Seine-Inférieure (actuelle Seine-Maritime) où il fait faire ou entretenir les routes de 1re, 2e et 3e classes. À la Restauration, le duc de Sérent devenu gouverneur du château de Rambouillet le tire de la retraite qu’il venait de prendre en 1813 et lui propose le poste d’adjudant-commandant du domaine10. Il veille dès lors à sa bonne tenue mais surtout à la sécurité de Louis XVIII lorsque le roi y séjourne avec sa famille. Quittant cette ultime fonction en 1821, Louis Le Masson passe les dernières années de sa vie à remettre de l’ordre dans ses papiers et dessins personnels, avant de s’éteindre à Paris le 3 décembre 1829.

François Masson

Après avoir appris à dessiner et à tailler la pierre avec les moines de La Vieille-Lyre, François Masson s’initie à l’art du portrait sculpté dans l’atelier de Charles-Guillaume Cousin (1707-1783) à Pont-Audemer. C’est là qu’il exécute ses premiers bustes, ceux du maréchal de Broglie et de son frère, l’évêque de Noyon. En 1764, à presque vingt ans, il monte à Paris étudier auprès de Guillaume II Coustou (1716-1777), responsable de la salle des Antiques du Louvre. Il s’y forme aux techniques du modelage et de la taille du marbre, tout en perfectionnant son art de la ressemblance et de la vérité psychologique.

C’est l’évêque de Broglie qui lui obtient en 1769 sa première commande officielle avec la fontaine de la grand-place de Noyon. Pour ce monument public, il propose un obélisque sur piédestal posé au milieu d’un bassin octogonal. Aux angles du piédestal, quatre allégories en plomb représentent les vertus cardinales, tandis qu’au pied de l’obélisque, deux statues à genoux soutiennent les médaillons du Dauphin (futur Louis XVI) et de la Dauphine (Marie-Antoinette). Les figures aux formes pleines et assez massives, le naturel des gestes tout comme le traitement des chevelures et des habits évoquant les sculptures antiques annoncent les caractéristiques du style de François Masson.

François Masson, fontaine du Dauphin, 1770, Noyon, © Wikimedia Commons cc-by-3.0

Satisfait du résultat, l’évêque envoie le jeune artiste à Rome dès 1771 (avant son aîné, donc). Masson y reste six ans afin de mieux connaître et assimiler les origines des traditions esthétiques de ses maîtres. Il admire particulièrement l’art baroque du Bernin et de Pierre II Legros, mais la rencontre du peintre Jacques-Louis David, qui lui sera profitable au moment d’obtenir des commandes durant la période révolutionnaire, l’amène vers le néoclassicisme. Plus tard, dans son œuvre, l’influence du baroque s’estompera complètement, à la différence du goût maniériste qui, lui, persistera11.

Bien que les chemins des deux frères Masson se soient séparés dès l’adolescence, leurs carrières restent liées dans les décennies 1770-1780. Louis aide beaucoup François, d’abord en convainquant en 1777 ses condisciples de l’École des ponts et chaussées de lui confier la réalisation d’un buste en hommage à leur directeur Jean-Rodolphe Perronet, puis en chargeant son cadet du décor sculpté du palais abbatial qu’il construit à Royaumont entre 1785 et 1789.

Attribué à François Masson, Portrait de femme, date inconnue, 67,3 x 40 x 28 cm, terre cuite, Paris, musée Carnavalet, CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Mais le premier grand chantier de François Masson concerne l’hôtel du Gouvernement de Metz (1777-1785)12. Encore une fois, la famille de Broglie est à l’origine de cette importante commande, non plus l’évêque, décédé en 1777, mais le maréchal. Ce dernier, en tant que maître des Trois-Évêchés, le charge du programme sculptural de l’édifice qu’il a demandé à Charles-Louis Clérisseau. L’architecture néoclassique de celui qui fut le professeur de Louis Le Masson met en valeur les sculptures de François, qu’elles soient statues, trophées militaires ou reliefs. Ceux-ci mêlent dans un « néoclassicisme doux »13 personnages historiques et figures allégoriques, références à l’Antiquité et vérités de l’époque : sur l’un d’entre eux, le duc de Guise est ainsi vêtu d’un habit de guerrier conforme à son rang social et à son époque, tandis que les soldats en guerriers romains qui l’entourent symbolisent les armées victorieuses.

François Masson profite de son séjour mosellan pour se marier à une jeune fille âgée seulement de seize ans, et dont il aura une fille, avant de s’installer à Paris en 1786. Grâce à ses bonnes relations avec David, il peut prendre part à l’habillage civique du Panthéon (1791)14, devenir membre de la Commission pour la conservation des monuments des sciences et des arts (1792) et livrer deux statues de la Liberté et de la République à la Convention (1794). Le Directoire le favorise davantage : nommé sculpteur du Conseil des Anciens et « statuaire et restaurateur des objets d’art du palais et du jardin national des Tuileries » (1797), il jouit dès lors d’un salaire régulier et d’un atelier au rez-de-chaussée du palais15. Outre les exèdres et les chimères en marbre du jardin, il se voit confier la tâche d’exécuter une statue de Jean-Jacques Rousseau. Le monument, qui reprend le projet qu’il avait dessiné quelques années plus tôt pour la Convention, est exposé dans une version en terre cuite au Salon de 1799 et montre, dans une composition à plusieurs personnages, le philosophe en éducateur, avec Émile à ses côtés16.

Charles-Louis Clérisseau, hôtel du Gouvernement (actuel palais de Justice) de Metz, 1777-1785, © Wikimedia Commons cc-by-3.0

S’il ne fait certes pas partie des sculpteurs accaparés par les grands chantiers napoléoniens (colonne Vendôme ou arc de triomphe du Carrousel), s’il n’entre pas à l’Institut ni même n’enseigne à l’École des beaux-arts, François Masson voit néanmoins son talent et ses mérites reconnus, ainsi que le révèle la Légion d’honneur qu’il reçoit des mains du premier Consul à la fin de l’année 180317. Auteur de médaillons et de pendules (dont une pour le cabinet de travail de la Malmaison), il se distingue surtout comme le principal auteur de bustes de l’Empire, représentant, dans un réalisme souvent héroïsé, les effigies de nombreux généraux, officiers et personnalités politiques, tels Kléber, Masséna ou Portalis, mais aussi celle de l’empereur lui-même18. Malade, Masson meurt quatre ans, jour pour jour, après avoir été décoré, le 18 décembre 1807, en pleine notoriété. L’année suivante, plusieurs de ses œuvres sont encore exposées au Salon.

  1. Yvonne de Guillebon-Le Masson, Louis Le Masson, François Masson : deux frères architecte et sculpteur, Saint-Rémy-en-l’Eau, Éditions Monelle Hayot, p. 252. []
  2. Au lecteur qui s’interrogerait sur la différence de patronyme entre les deux frères, l’explication est apportée d’emblée : Louis fit rectifier son état-civil lors de son premier mariage, après avoir découvert que leur père avait été inscrit à sa naissance sous le nom de Louis Le Masson ; François, en revanche, n’en fit rien. []
  3. Les parents Masson ont également une fille, mais hormis son nom Marie Christine Barbe, on ignore tout d’elle aujourd’hui. []
  4. Cité dans ibid., p. 21. []
  5. L’œuvre, en collection privée, est reproduite en un dépliant de quatre pages. Elle a été montrée au public pour la dernière fois lors de l’exposition « Vivre à l’antique, de Marie-Antoinette à Napoléon Ier » au château de Rambouillet en 2021. []
  6. Louis Le Masson, cité dans ibid., p. 31. []
  7. Ibid., p. 10. En 1799, l’ingénieur américain Robert Fulton importe en France l’invention du peintre anglais Robert Barker et obtient un brevet qui lui donne l’exclusivité des panoramas pour une durée de dix ans. []
  8. Cette même année, Robert Baker expose en Angleterre un tableau circulaire représentant la ville de Londres et prend une patente pour son invention. []
  9. Quant au curé Hébert, il n’aura pas cette chance et sera guillotiné en 1794. []
  10. En 1791, déjà, Louis XVI l’avait chargé de l’inspection des routes de chasse à Rambouillet. []
  11. Ibid., p. 183. []
  12. Le bâtiment héberge aujourd’hui le palais de Justice de la ville. []
  13. Ibid., p. 288. []
  14. Les grands bas-reliefs ont néanmoins disparu. []
  15. Il en sera délogé lorsque Bonaparte s’installera aux Tuileries en 1800 et transfèrera alors son atelier au n° 32 de la rue de Rivoli, tout en conservant celui qu’il possédait déjà non loin des Invalides. []
  16. Le monument n’a toutefois jamais été exécuté en marbre et la terre cuite n’est plus localisée depuis 1836. []
  17. Il fait partie de la première promotion d’artistes à être décorés. []
  18. Une commande qu’il obtient en juillet 1804 pour le compte de la faculté de médecine de Montpellier, soit quelques mois seulement après la proclamation de l’Empire. []